New York: Une vente aux enchères record à 646 millions 

  10 Mai 2018    Lu: 1952
New York: Une vente aux enchères record à 646 millions 

La prestigieuse collection des Rockefeller mise aux enchères a déjà atteint des prix astronomiques pour son premier soir. Des tableaux de Picasso, Monet et Matisse ont été les plus convoités.

Ce fut bien la vente du siècle. Mardi, premier des trois jours d’enchères de la collection Rockefeller, la somme astronomique de… 646,1 millions de dollars a été atteinte! Le précédent record pour une collection, celle d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, était de 484 millions de dollars en 2009.

Il faut dire que le casting proposé était impressionnant: Picasso, Monet, Matisse, Gauguin, entre autres maîtres. Les 44 toiles mises aux enchères lors de cette première soirée de vente (qui se déroule pour l’occasion au Rockefeller Center, à New York) ont toutes trouvé preneur. Souvent à des prix bien supérieurs à ceux estimés dans le catalogue de Christie’s.

Un Picasso période rose

Un tableau a, à lui seul, représenté près d’un cinquième du montant total des ventes. «La fillette à la corbeille fleurie», de Pablo Picasso, a été adjugé à 115 millions de dollars. Peint par l’artiste en 1905, alors qu’il avait 23 ans et était dans sa période rose, il avait à l’époque été acheté par le galeriste Clovis Sagot. L’artiste en voulait 500 francs français (il habitait alors Montmartre), mais le galeriste, profitant de la pauvreté du moment de Picasso et donc de son besoin d’argent, l’obtint pour 75 francs… Il fut ensuite revendu à Gertrude Stein et son frère Leo, dont une partie de l’imposante collection fut rachetée par David et Peggy Rockefeller en 1968. Cette «Fillette» resta accrochée dans le salon de leur maison de New York durant 50 ans.

Ce tableau devient le sixième plus cher du monde, le deuxième plus élevé payé pour un Picasso. C’est d’ailleurs le seul peintre dont plusieurs œuvres (quatre dorénavant) ont dépassé les 100 millions de dollars aux enchères. On ignore qui est l’acheteur. Le Louvre d’Abu Dhabi, qui avait acquis le «Salvatore Mundi» de Léonard de Vinci l’an dernier? Ou des Asiatiques, ceux-ci étant de plus en plus amateurs des peintres impressionnistes et modernes? En tout cas, avant la vente du tableau, le Musée d’Orsay, à Paris, a fait une demande pour qu’il figure dans son exposition «Picasso: bleu et rose» qui se tiendra de septembre à janvier.

Plusieurs autres peintres ont vu leur record battu mardi à New York. Les «Nymphéas en fleur» de Claude Monet ont dépassé, avec 84,68 millions, «La meule» du même peintre, vendu 81,4 millions en 2016. L’«Odalisque couchée aux magnolias», avec 80,75 millions, est également devenu le tableau le plus cher d’Henri Matisse, pulvérisant les 46,4 millions auxquels avaient été adjugés ses «Coucous, tapis bleu et rose» lors de la vente Saint Laurent-Bergé en 2009.

Argent destiné à des dons

La suite des enchères de la collection Rockefeller va rapporter des millions supplémentaires. Même s’il reste des Hopper, Toulouse-Lautrec ou Corot, aucun n’est estimé à des prix aussi élevés que ceux atteints mardi. Les 1600 pièces sont vendues pour partie en salle, l’autre par Internet, avec notamment des lots abordables dès 200 dollars. Tout l’argent récolté ira à des œuvres de charité, musées et universités. Trente œuvres parmi les plus fameuses de la collection Rockefeller n’ont pas été mises en vente, mais données au MoMa, à New York, et à la National Gallery of Art de Washington par David Rockefeller.

Sa femme, Peggy, s’est éteinte en 1996, lui est décédé en mars 2017, à 101 ans. Il était le petit-fils de John D. Rockefeller. Si le père de ce dernier vendait de soi-disant élixirs miracle composés d’huile et de laxatif, John Rockefeller est devenu l’un des hommes les plus riches du monde grâce au pétrole. Ses descendants ont non seulement hérité de sa fortune, mais également de sa philanthropie. 


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